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Que l’orage m’emporte et me foudroie
Vers d’autres florides que tu me dis d’aller
Vers d’autres épopées, et avec elles
Toutes les mêmes mélopées.

Dans les tendres fracas d’une météo qui me mord et qui
Pourfend la vitre en gros glaçons d’éclairs éclaircis,
Tu lâches les amarres me poussant dans le vent
Et le mettant dans le dos, le dos si beau, le do,

Si belle.

A mes oreilles, je ne crus pas devoir me taire
Et expliquer encore qu’est ce qui fait me déplaire.
Tu largues au grand largue la corde distendue,
Celle des malheurs, des alanguis, comme une lippe
Boudeuse de bien de nos entre-dits.
Et tu la pointes en poupe, en « hé poupée ! »,
Chevaleresque crinière effarouchée,
En vent de contre aussi, en proue, en proie
A de moins mauvaises méshumeurs, je crois.

Si re-belle.

Que l’orage m’emporte et me foudroie,
Dans la cité toute électrique et me tienne droit
Tout coi des comment, tout coi des pourquoi.
Toi, quoi ? des pourquois, s’pèce d’ex-iroquois !

Vas-y, loop infiniment tes longues boucles !
Dans la pénombre des trois vitres, reste bien coitte
Pendant que les chinoises et les ombres définitivement la bouclent,
Pleins de stupeur, de ventre et de trouille
A exhiber la nuit d’un blanc châssis qui s’enfouille.

Blanc sur bleu, et des trois yeux,
La vitre-soleil s’imprime à l’écran noir
D’un rêve peu agité :

« Les rages et les ors d’un temps passé ramassent
Ce qu’il reste de photons et font des marques !
Des marques qui attaquent l’écran et tracent
Les âges, sillages, coquilles des rides volages.

Car c’est d’avoir trop ri et appris de la vie
Que nos paupières se ferment petit à petit
Comme d’un filet de pèche, royales,
En sortent les étincelles d’une larme
Brillante d’exorbitance en plein milieu
D’un limon sauvage et gris ténébreux.

L’arme est émotion, ton jardin, tes chagrins
Immobile, je m’en file sur d’autres terrains … plus égéens. »

Ô rage éclaire mon âge ! est-il bref, à demain,
Des possibles, des bientôts et bien tôt pour une histoire ?

Ô dernières lueurs, on m’a prié d’aspirer à
De meilleures poussières et dans les coins d’aller jeter mes pierres
De grand poucet perdu dans les blanches forêts altières.

Ô premières heures, où vous cachez-vous, sortez de vos tanières !
Continuons à jouer cache-cache par où, sans fil, un chas
Passe sans trépas. Et sans glas, sans embarras ravive,
Les brûlots fragiles des grands lustres et convives.

Quand on a sa Pénélope, bien sourds sont les appels des salopes.
Et c’est la tunique toute cousue de chaste qu’un guerrier s’en va
Guidé par d’infîmes dieux bien plus petits que lui
Déboussoler de par les mers et les déserts et frayer, sans frai,
D’avec la patrie des hommes libres et sans « tu niques ? ».

AB

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