VOLUPTAS NECANDI

Je vous ai fatigué
les paupières
avec mes invectives
il y a quelques mois déjà
quand la horde des tous-puissants
abattait ses chevaux
d'acier et de feu
pour assouvir
un plaisir de détruire
brandi par des marionnettes
méprisables
se drapant des oripeaux
des héros de notre époque
pourtant
l'histoire se rira d'eux
ces fossoyeurs de civilités
mais qui se soucie
aussi de l'histoire
on se le demande

Valerio Evangelisti nous fait
dans le monde diplomatique
un paralèlle entre un livre
chéri dans les phantasmes
de l'extrême droite
Les Réprouvés d'Ernst von Salomon
qui raconte
la façon noire
obsessionnelle
puissante
le plaisir de tuer
des armadas
qui n'ont
d'autre référence idéale
qu'elles même
d'autre but
que d'éliminer
un nouvel enemi
en avançant
vers leur propre destruction

A défaut
il leur suffit
d'en créer des nouveaux
pour justifier
l'inexorable marche
en avant


Saisissant
comme la viande
sur le grill du bbcue

« La mitrailleuse tremblait
entre mes genoux,
comme un animal.
Les Estoniens,
sur le pont,
dégringolaient,
chutaient,
éclaboussaient,
pataugeaient dans l'eau.
Les groupes embrouillés,
compacts,
s'ouvraient,
se recomposaient,
étaient harcelés derrière eux.

Oui,
ils devaient passer,
tous devaient passer.

Ma mitrailleuse crachait du feu
et l'eau bouillait
dans le manchon.

Je sentais
presque à travers
le frémissement métallique
de l'arme
le feu
s'enfoncer
dans les chauds corps
vivants des hommes.

Impulsion satanique,
n'étais-je
qu'une seule chose
avec mon arme ?

N'étais-je
peut-être même
qu'une machine,
froide
et métallique ?

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