Affinités atemporelles.
" 16 août 1953

Si l'on considère le poème, comme toute oeuvre, non comme un produit à consommer, mais comme une lecture, c'est-à-dire un acte (le travail de l'auteur n'étant que la préparation de cette lecture pour un lecteur), le problème entre autres du "sujet" s'éclaire.

Lire un poème est une cérémonie. Cela ne consiste pas seulement en une appréciation ("jugement esthétique"). Un poème qui commence par : "Ô Mort ...", cela suffit pour tourner l'esprit du lecteur bienveillant dans un certain sens ; à lui donner une attitude, comme il est des attitudes du corps (convenues ou naturelles, on a pas à s'en soucier ; ce doit être un faux problème). Imédiatement - en général dès le premier vers - le lecteur sait de quoi il s'agit.

(Quand je cite pour exemple le début : "ö Mort " ..., ce n'est pas tellement à cause du mot "Mort", qui est déjà une variation, que plutôt à cause de l'interjection : "Ô". Elle suffit à définir l'attitude clef du poème ; le mot "Mort" définirait plutôt si j'ose dire l'attitude serrure. Le oh! est moins explicite. Il faut attendre : oh! combien de ...)

Dans "oh combien de marins ...", il faut tenir compte aussi d'une noblesse de ton proprement littéraire. Le lecteur est informé d'un coup du "sujet" et du caractère sérieux dans lequel il va être traité. L'attitude définie dans ce poème en face de l'océan est une attitude populaire, mais ce n'est pas n'importe qui qui va parler dans cette attitude. Nous autres modernes commencerions plutôt la chose par : " Si c'est pas malheureux quand on pense ..." mais ça nous passera."

Roland Dubillard, Carnets en Marge.

Et quant à MistaMong, de ces temps-ci, il fait bien plus Dong qu'autre chose : "Dites dong là-bas, c'est pas vous qu'avez un rhum sur la poitrine ?"

Petit tuyau ciné. Si votre âme d'enfant n'attend qu'à être réveillée et rassasiée de par là même, courrez voir "Le voyage de Chihiro" et ding dong nouvelles à moi, vous ne pourriez être déçu.

extrait du site : Il y aurait encore à fouiller dans le Voyage de Chihiro tant il recelle de trésors enfouis à l'instar de ces décors riches et somptueux où la palette graphique de l'artiste jointe à celle de l'ordinateur fournit une image des plus splendides, d'une extraordinaire corporéité, loin de la pauvreté de celle que l'on peut voir aujourd'hui dans l'animation commerciale. On se croirait revenu à la grande époque de la Toei Animation où valeurs et qualité graphique faisaient excellent ménage. Les studios Ghibli ressuscitent cet âge d'or, y incorporent un peu d'inspiration, une grande dose de talent pour peindre une des fresques les plus abouties du cinéma d'animation japonais.

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