L'IMPRUDENCE

Le Bashung nouveau est sorti, cuvée millésimée va-t'il sans dire, va sans guerre. Mélant lents mélanges ennivrés de cordes torturées à l'indienne par un harmonica morriconien. Les guitares satinées saturées et quelques effets électroniques en sourdine pour des bandes son cinématique. Les paroles sont toujours comme l'arrière boutique d'un diamantaire anversois, renversé sur son bac de brillants babiles tous calibres mélangés aux pierres brutes de décoffrage, pleines de surprises et d'heureux accidents. L'exercice du style est à la hauteur du personnage. Les émotions aussi. Beaucoup parlent de noirceur pour la référence de la pochette sombre et sobre. Pourtant la magie de l'ensemble procure de multiples halos mouvants scandés sur les rythmes de sa voix. Il touche droit au but avec beaucoup d'élégance. Le reste on en a cure. Hop, un doigt dans le nez, ni vu, ni connu!

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