Death in Vegas : Ecrire, pas seulement bidouiller...

Chez Death in Vegas, la musique n'est pas seulement un métier mais une passion dévorante. Auteur d'un nouvel album truffé de chansons,
le duo électropsychédélique monte sur scène avec un groupe de rock.

Il est 23 heures. Death in Vegas vient de délivrer le public du fabuleux tourbillon électropsychédélique où il l'avait emporté.
On pourrait imaginer les musiciens désireux de partager un moment de silence et d'intimité dans la quiétude dans leur loge. Il n'en est rien.
En nous croisant dans les parages, Richard Fearless, âme fondatrice de Death in Vegas, insiste pour nous entraîner avec lui
et nous faire partager sa dernière découverte : un tourne-disques portatif, acheté au Japon, assez semblable au mange-disques de notre enfance.
C'est sur cet accessoire que le DJ se livrera pour nous à un set de quelques-uns de ses disques préférés : ceux de Neil Young, Gram Parsons ou Gene Clark.
Assis en face, son compère Tim Holmes acquiesce du chef. Chez Death in Vegas, la musique n'est pas seulement un métier mais une passion dévorante.

Depuis un premier album aux volutes dub, en 1997, Fearless aura fait partager les rayonnages de sa riche discothèque à un grand nombre d'auditeurs,
que ce soit via ses sets de DJ, ses albums ou ses prestations live. Son dernier disque, Scorpio Rising, paru en 2002, est le prétexte idéal à la scène.

"Avec ce disque, nous avions envie de montrer que nous étions capables d'écrire des chansons, avoue Fearless, pas juste de bidouiller des sons."

Mission accomplie. Agrémenté de la présence de vocalistes de la trempe de Paul Weller, Liam Gallagher ou Hope Sandoval, Scorpio Rising prouve que
les compositions de Death in Vegas n'ont rien à envier à nombre de groupes pop. Ajoutez-y la science d'un duo fasciné par le psychédélisme et l'acid rock,
et vous obtenez une mise en scène sonore truffée d'incidents et de trouvailles. "Nous rêvions depuis longtemps d'utiliser un orchestre indien, avoue Tim Holmes.
Nous avons contacté le violoniste soliste Dr Subramaniam, une légende qui a accompagné Ravi Shankar et George Harrison."

De fait, ces effluves orientaux ne sont pas sans évoquer le périple des Beatles sur le sous-continent indien, en 1968. Sur scène,
plutôt que de s'échiner à reproduire ces climats touffus plantés derrière des ordinateurs, ils se sont entouré d'un groupe de rock au complet.
Les titres gagnent ainsi en abrasivité et en énergie, sans rien perdre de leur rigueur. Ce qui n'est pas loin de constituer un tour de force.

Olivier Nuc
Extrait de lemonde.fr

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