Paramour by Jeanne Balibar
Elle râle, marmonne qu’elle voulait faire le tour du monde, chante ses escales moroses, susurre les amours vinaigrées de Johnny Guitare, et se déhanche dans des détours arabisants.
Jeanne Balibar signe les textes d’un premier album à l’atmosphère entêtante de vieux rock sage. Entre coups de blues, références bien accrochées et excès spiritueux, la voix suave envoûte, mielleuse, hésite parfois.
En anglais dans le texte ou en français spiritueux, elle console les guitares saturées, invite le fantôme de Gertrude Stein dans ses balades souls. “”A rose is a rose is a rose” entonne l’ensorceleuse.
À l’instar d’Isabelle Huppert ou d’Isabelle Adjani dont elle a la tessiture, Jeanne Balibar est plus fragile dans les aigus.
Joliment.
Elle sample Jean-Luc Godard, rend hommage aux cinémas rares de Charles Laughton et de Kenneth Anger.
L’ensemble compose un troublant cocktail, amer et cahotant.
Jeanne, on the road, se fait plaisir, c’est irréprochable.
Je l'ai croisé mercredi soir sur la scène de l'Orangerie (Botanique BXL) où la belle se produisait. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé la main magique de Rodolphe Burger avec son blues katonomien. Je ne sais pas ce qu'avait Jeanne mais ... il manquait un petit quelque chose pour atteindre la magie. Peut-être trop stressée ou je ne sais quelle explication. Mais sans trop exiger, ce fut un bon moment quand même.
Je vous dirai rien sur la première partie ... je suis entré et retourné au bar directement : pour le prix du billet, je préférai quand même profiter de quelques bières. Cela n'a rien à voir (avoir) mais je m'en moque (de la première partie aussi !)
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