Cinéastes à tout prix



Le documentaire dédié à 3 réalisateurs belges inconnus, qui vivent leur passion sans moyens, est sélectionné à Cannes.
Un projectionniste ( Max Naveaux ), un professeur de Lycée ( Jacques Hardy ) et un ouvrier maçon ( Jean-Jacques Rousseau , c'est son vrai nom) tournent en Belgique des longs métrages, sans moyens.

Leurs équipes et leurs acteurs sont non professionnels. Ils rendent le réel délirant. Leurs films sont stupéfiants.

Admirés par Noël Godin (L'entarteur) et par Benoît Poelvoorde ( C'est arrivé près de chez vous , Podium ), ces Don Quichotte du cinéma remettent en question Hollywood.


Ce travail documentaire est exceptionnel pour plusieurs raisons. Tout simplement si vous souhaitez découvrir le suréalisme délirant à la belge que vivent des gens ordinaires jusqu'aux personnalités politiques en passant par des gens plus connus (cités ci-dessus); ce film en est un bon témoin. C'est drôle, touchant, absurde, débile, émouvant, sublime, nul et en même temps génial. Un cocktail bien de chez nous.

Max Naveaux passe la moitié de son temps de retraité dans un fortin militaire de la guerre de 14/18 comme guide pour vivre sa passion de la guerre. Il a tourné des films de guerre mais en tirant des vraies des balles et utilisant de vrais explosifs. Le professeur de lycée Jacques Hardy a tourné des comédies remakes "àla belge" de pagnol ou asterix&obelix. On y voit un certain José Happart en élu romain. Et le plus délirant Jean-Jacques Rousseaux, "àla Tarantino" pour sa passion pour le kung-fu, l'action, les bikers et les phantasmes seventies (cuirs, grosses moustaches, SM, et tutti quanti ...). Ce dernier apparait tout le temps cagoulé pour ne pas sortir de son anonymat.

Plus que le portrait de ces réalisateurs, c'est le portrait d'une belle belgique qui passe par les interviews des acteurs non professionnels. Voir ces hommes ou ces femmes pour qui ce cinéma (ou mieux "le cinéma") a changé leur vie, c'est touchant. Certains rêvent encore de faire partie de casting de films qui passent "à l'affiche".

Le décalage est tout le temps là. On ne sait jamais où est la frontière. C'est un très belle poésie du pays d'adamo.

En un mot : excellent : *****

Le site du documentaire

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