Pour un refinancement de la culture

Lettre ouverte aux présidents de parti, au(x) futur(s) ministre(s)
de la culture (car on ne sait jamais)


Alors que pointent les élections, nous, producteurs, éditeurs, artistes ou créateurs, voulons alerter l'opinion et les concepteurs du futur programme de gouvernement de la nécessité qu'il y a de mener ensemble une réflexion en profondeur sur la culture et sa diffusion, dans l'intérêt de tous.

Le gouvernement de la Communauté française alloue à la culture 0,55 % de son PIB (en 20011). La France lui consacre 0,93 % du sien, l'Allemagne près de 3 %, la Suisse 1,32 %... Notre chiffre est plus proche de celui d'un pays pauvre, comme la Tunisie, qui consacre 0,2 % de son PIB à la culture. On connaît les problèmes financiers endémiques de notre communauté. Nous ne demandons pas que nos ministres sortent l'argent de leurs manches de magicien. On ne conçoit plus, chez nous, la démocratie sans système de solidarité sociale, sans éducation et sans culture. A-t-on jamais mesuré l'impact économique réel de la culture, en terme d'emploi ou de fiscalité, par exemple ? La culture rapporte beaucoup, mais si peu à la création. Nous demandons que les moyens publics soient dépensés justement et dignement et que la part du PIB consacrée à la culture atteigne 1 %.

Le secteur culturel génère chaque année de plantureux profits (régies publicitaires, radio et télévisions –pas toutes déficitaires, que l'on sache-, complexes cinématographiques, boîtes de nuit, etc.) Une taxe sur les revenus du secteur devrait permettre un vrai refinancement. Il est scandaleux que les artistes soient encore et toujours prolétarisés par le secteur qu'ils font vivre. La même idée a été défendue par les cinéastes, qui consiste à financer les nécessaires Nova, Vendôme, Aremberg, Actors, Le Parc ou Churchill par une taxe sur le billet de cinéma, leur permettant de tenir face aux puissants UGC ou Kinepolis. Nous demandons que le politique responsabilise le secteur de l'industrie culturelle et le réglemente en matière éthique. Le droit moral doit être davantage protégé. Un droit d'auteur minimal devrait être fixé2.

Enfin, le gouvernement précédent a eu l'heureuse initiative du Taxshelter, qui octroie de généreuses déductions fiscales aux entreprises qui investissent dans la production cinématographique. Nous demandons que le système du Taxshelter soit étendu à tous les arts.

Ont déjà signé le présent appel :

Xavier Löwenthal (La 5e Couche), Gilles Martin (Aden), William Henne (Zorobabel, La 5e Couche), David Giannoni (Maelström), Nicolas Ancion, Olivier Deprez (Frmk), Thierry Van Hasselt (Frmk), Vincent Fortemps (Frmk), Patrick Lowie (Biliki.com), Renaud De Heyn (La 5e Couche), etc.


Post on rendre.public@laposte.net

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