Diverses

Dans une autre gare, donc, arriva la grâce. Une cavalière avec une cravache à la main, légère et voluptueuse bien que sans son cheval, attendait sur le quai. Assise dans mon wagon à quelques encablures trop lointaines, le pantalon si taille basse que le slip n'avait rien d'underwear, d'un rose intense sur le vert extérieur, ma cavalière rêvait.

Elle était tout ce dont on peut tomber amoureux platement, platoniquement, surtout avant-hier. Rien qu'en la regardant, il y avait de quoi fondre, et l'homme qui saura surpasser cette impression de grâce pour lui faire découvrir avec violence les secrets de son corps n'est pas encorné. Il y a de la corrida en elle, mais sans les oreilles et sans le sang. On peut, à la limite, la caresser pour s'assurer qu'elle est vivante, mais tenter toute autre chose semble aussi vain que d'abattre un chêne avec un canif. C'est une intouchable, même mon ami Tom Cruise n'oserait pas. (Je dis "Mon ami" par pur opportunisme, c'est la mode).

Elle tenait sa cravache droite et son joli regard plein de noir mais sans fioritures valait bien le prix d'un billet d'avion pour une Andalousie perdue ou pour la Sicile, selon le rabais que l'on accorderait aux rêveurs, si l'on n'était pas obligé de s'enchaîner aux pourcentages de la croissance en prévision.

Les rêveurs sont mauvais consommateurs, et la fille est montée sur Paris et je ne la reverrais rêverais jamais plus. Si seulement j'étais un cheval ?


Grosse fatigue ... in "Diverse Femmes"

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