Comme on est prolixe en 12 ans ; sommairement remis en forme en cette fin de nuit.


Promenade

Mon âme s'est assise mais pas encore éteinte,
La quête d'une soeur enflamme toujours mes pinceaux.
J'ai retrouvé peut-être les chaleurs du passé
Cette marmite sans fond où nage l'éternité.

Cette fois, je l'ai vue dans un épais brouillard
Délier une langue que l'on croit contagieuse.
Et pourtant bien ouverts mes yeux se sont fermés,
J'étais glacé par un vent qui m'effleure.

La silhouette bleue enveloppa toute la pièce
Filtrant tour à tour bavardages pudibonds et regards indiscrets.
Mais mes yeux sont aveugles, je me sauve alors
Comme un chien tourmenté.

Sorti d'un songe,
Ausculter le ciment qui assembla pierres éparses,
Ramassées ça et là en d'inconscientes pauses.
Oui, revenir humer l'herbe fleurie de ces immenses
champs où l'on voit poindre l'ombre
De statues crevassées.
Et qui hantent encore mes plus intimes chagrins.

Devant cette étendue, je reste là, immobile
Coincé entre deux vents versatiles
A scruter la pénible, la marche de gargouilles
Baveuses qui remontent la vallée
où je m'étais placé.


La dureté du fauteuil me rappela l'insistance du lever. La dernière braise venait de se taire et toutes ce soir avaient eues des appels lancinants. Je me levai doucement, de peur de faire craquer le noble cuir usé. Le jour se levait plein de sa lumière brocantée.

Il fallait que je sorte de cette pièce voûtée,
Aller soupeser un air frais humide
Et flaques, trottoirs perfides.
Je n'avais pas choisi, l'odeur me souleva le nez
La suivre jusqu'à sa source comme un mets qui vous plaît
Mais dont on ignore tout, si ce n'est ses vapeurs,
Tenaillé par la fin.

Pour finir je sortis, bien décidé à marcher d'un pas long et précis.
Pas un pavé, pas une dalle ne devait m'échapper.

Ce n'était plus de la marche mais bien de l'inspection !


AB, 1990-2002

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