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Ah! que tu retournes à ton désordre, et le monde au sien. L'asymétrie est jouvence. On ne garde l'ordre que le temps d'en haïr l'état de pire. Alors en toi s'excitera le désir de l'avenir, et chaque barreau de ton échelle inoccupée et tous les traits refoulés de ton essor te porteront, t'élèveront d'un même sentiment joyeux. Fils de l'ode fervente, tu abjureras la gigantesque moisissure. Les solstices fixent la douleur diffuse en un dur joyau diamantin. L'enfer à leur mesure que les râpeurs de métaux s'étaient taillé, redescendra vaincu dans son abîme. Devant l'oubli nouveau, le seul nuage au ciel sera le soleil.
Mentons en espoir à ceux qui nous mentent : que l'immortalité inscrite soit à la fois la pierre et la leçon.
René Char, Le nu perdu.
Dans la nuit du 3 au 4 mai 1968 la foudre que j'avais si souvent regardée avec envie dans le ciel éclata dans ma tête, m'offrant sur un fond de ténèbres propres à moi le visage aérien de l'éclair emprunté à l'orage le plus matériel qui fût. Je crus que la mort venait, mais une mort où, comblé par une compréhension sans exemple, j'aurais encore un pas à faire avant de m'endormir, d'être rendu éparpillé à l'univers pour toujours. Le chien de coeur n'avait pas geint.
La foudre et le sang, je l'appris, sont un.
Ah! que tu retournes à ton désordre, et le monde au sien. L'asymétrie est jouvence. On ne garde l'ordre que le temps d'en haïr l'état de pire. Alors en toi s'excitera le désir de l'avenir, et chaque barreau de ton échelle inoccupée et tous les traits refoulés de ton essor te porteront, t'élèveront d'un même sentiment joyeux. Fils de l'ode fervente, tu abjureras la gigantesque moisissure. Les solstices fixent la douleur diffuse en un dur joyau diamantin. L'enfer à leur mesure que les râpeurs de métaux s'étaient taillé, redescendra vaincu dans son abîme. Devant l'oubli nouveau, le seul nuage au ciel sera le soleil.
Mentons en espoir à ceux qui nous mentent : que l'immortalité inscrite soit à la fois la pierre et la leçon.
René Char, Le nu perdu.
Dans la nuit du 3 au 4 mai 1968 la foudre que j'avais si souvent regardée avec envie dans le ciel éclata dans ma tête, m'offrant sur un fond de ténèbres propres à moi le visage aérien de l'éclair emprunté à l'orage le plus matériel qui fût. Je crus que la mort venait, mais une mort où, comblé par une compréhension sans exemple, j'aurais encore un pas à faire avant de m'endormir, d'être rendu éparpillé à l'univers pour toujours. Le chien de coeur n'avait pas geint.
La foudre et le sang, je l'appris, sont un.
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