L'EMPIRE IMPOSE LA GUERRE PERPETUELLE
L'équipe d'idéologues qui entoure M. George W. Bush (MM. Cheney, Rumsfeld, Wolfowitz, Perle, etc.) a théorisé depuis longtemps cette montée vers la puissance impériale des Etats-Unis [...]
A l'époque, raconte un témoin, « le syndrome du Vietnam était encore vivace. Les militaires ne voulaient recourir à la force que si tout le monde était d'accord. Les conditions posées requéraient pratiquement un référendum national avant qu'on puisse employer la force. Aucune déclaration de guerre n'était possible sans un événement catalyseur tel que Pearl Harbor ». Pourtant, cette équipe de faucons, avec l'aide déjà du général Colin Powell, parvint à mettre sur pied, en décembre 1989, sans l'accord du Congrès ni celui des Nations unies, l'invasion du Panama (plus de mille morts) et le renversement du général Noriega.
Ces mêmes hommes ont ensuite conduit la guerre du Golfe, au cours de laquelle les forces armées des Etats-Unis effectuèrent une démonstration de surpuissance militaire qui stupéfia le monde.
Revenus au pouvoir en janvier 2001, ces idéologues ont considéré les attentats du 11 septembre comme l'« événement catalyseur » attendu depuis longtemps. Rien désormais ne semble les freiner. Au moyen du Patriot Act, ils ont doté les pouvoirs publics d'un instrument liberticide redoutable ; ils ont promis d'« exterminer les terroristes », proposé la théorie de la « guerre globale contre le terrorisme international », conquis l'Afghanistan, renversé le régime des talibans et projeté des forces de combat en Colombie, Géorgie, Philippines... Ils ont ensuite défini la doctrine de la « guerre préventive » et justifié, à base de propagande et d'intox, cette guerre contre l'Irak.
Ils acceptent que Washington se concentre sur les vrais lieux de pouvoir à l'heure de la globalisation libérale : G7, FMI, OMC, Banque mondiale... Mais ils souhaitent extraire peu à peu les Etats-Unis du cadre politique multilatéral. C'est pourquoi ils ont poussé le président Bush à dénoncer le protocole de Kyoto sur les effets de serre, le traité ABM sur les missiles balistiques, le traité instituant une Cour pénale internationale, le traité sur les mines antipersonnel, le protocole sur les armes biologiques, l'accord sur les armes de petit calibre, le traité sur l'interdiction totale des armes nucléaires, et même les conventions de Genève sur les prisonniers de guerre pour ce qui concerne les détenus du bagne de Guantanamo. Le prochain pas serait le refus de l'arbitrage du Conseil de sécurité. Ce qui menacerait de mort le système des Nations unies.
Pièce par pièce, au nom de grands idéaux - la liberté, la démocratie, le libre-échange, la civilisation -, ces idéologues procèdent ainsi à la transformation des Etats-Unis en Etat militaire de nouveau type. Et renouent avec l'ambition de tous les empires : redessiner le monde, retracer les frontières, policer les populations.
Lire la suite de l'article de Ignacio RAMONET
L'équipe d'idéologues qui entoure M. George W. Bush (MM. Cheney, Rumsfeld, Wolfowitz, Perle, etc.) a théorisé depuis longtemps cette montée vers la puissance impériale des Etats-Unis [...]
A l'époque, raconte un témoin, « le syndrome du Vietnam était encore vivace. Les militaires ne voulaient recourir à la force que si tout le monde était d'accord. Les conditions posées requéraient pratiquement un référendum national avant qu'on puisse employer la force. Aucune déclaration de guerre n'était possible sans un événement catalyseur tel que Pearl Harbor ». Pourtant, cette équipe de faucons, avec l'aide déjà du général Colin Powell, parvint à mettre sur pied, en décembre 1989, sans l'accord du Congrès ni celui des Nations unies, l'invasion du Panama (plus de mille morts) et le renversement du général Noriega.
Ces mêmes hommes ont ensuite conduit la guerre du Golfe, au cours de laquelle les forces armées des Etats-Unis effectuèrent une démonstration de surpuissance militaire qui stupéfia le monde.
Revenus au pouvoir en janvier 2001, ces idéologues ont considéré les attentats du 11 septembre comme l'« événement catalyseur » attendu depuis longtemps. Rien désormais ne semble les freiner. Au moyen du Patriot Act, ils ont doté les pouvoirs publics d'un instrument liberticide redoutable ; ils ont promis d'« exterminer les terroristes », proposé la théorie de la « guerre globale contre le terrorisme international », conquis l'Afghanistan, renversé le régime des talibans et projeté des forces de combat en Colombie, Géorgie, Philippines... Ils ont ensuite défini la doctrine de la « guerre préventive » et justifié, à base de propagande et d'intox, cette guerre contre l'Irak.
Ils acceptent que Washington se concentre sur les vrais lieux de pouvoir à l'heure de la globalisation libérale : G7, FMI, OMC, Banque mondiale... Mais ils souhaitent extraire peu à peu les Etats-Unis du cadre politique multilatéral. C'est pourquoi ils ont poussé le président Bush à dénoncer le protocole de Kyoto sur les effets de serre, le traité ABM sur les missiles balistiques, le traité instituant une Cour pénale internationale, le traité sur les mines antipersonnel, le protocole sur les armes biologiques, l'accord sur les armes de petit calibre, le traité sur l'interdiction totale des armes nucléaires, et même les conventions de Genève sur les prisonniers de guerre pour ce qui concerne les détenus du bagne de Guantanamo. Le prochain pas serait le refus de l'arbitrage du Conseil de sécurité. Ce qui menacerait de mort le système des Nations unies.
Pièce par pièce, au nom de grands idéaux - la liberté, la démocratie, le libre-échange, la civilisation -, ces idéologues procèdent ainsi à la transformation des Etats-Unis en Etat militaire de nouveau type. Et renouent avec l'ambition de tous les empires : redessiner le monde, retracer les frontières, policer les populations.
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