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La Voix du Nord Edition du vendredi 14 mars 2003

Actualite / Info-Générale / Page 2 / Article 6
Justice
La conductrice avait tué une adolescente en répondant à son
téléphone
Accident mortel avec un portable : prison avec sursis

Le tribunal correctionnel de Fontainebleau (Seine-et-Marne)
a condamné, hier, à deux ans de prison avec sursis une femme
qui avait tué une jeune cycliste après avoir perdu le
contrôle de sa voiture en répondant à son téléphone
portable. Cette peine est assortie de l’annulation du permis
de conduire – avec exécution provisoire – et de
l’interdiction de le repasser pendant deux ans. La prévenue
écope également d’une amende de 1 350 euros. Le tribunal n’a
pas suivi les réquisitions du ministère public qui avait
réclamé le 16 janvier deux ans de prison, dont 6 mois ferme.
Patricia Walrave, 31 ans, était poursuivie pour homicide
involontaire après avoir tué le 4 avril 2001 Audrey, 14 ans,
qui circulait avec douze jeunes cyclistes du Vélo-club de
Nemours. Six autres jeunes gens avaient été blessés, dont
Jeremy, qui avait assisté à l’audience en fauteuil roulant.
A l’issue du jugement, les parents de la victime, M. et Mme
Lardon, ont annoncé qu’ils feraient appel de cet décision. «
Impunité... » « En apprenant ce jugement, les automobilistes
qui utilisent le portable au volant continueront de le faire
en toute impunité », a confié le père de la victime. Pour
l’avocat de Melle Walrave, « le tribunal a su faire la part
des choses
».
A l’audience, le père d’Audrey, qui encadrait le groupe le
jour du drame, avait demandé « une sanction proportionnée
aux conséquences ». « On parle d’homicide involontaire. Elle
savait que téléphoner au volant est interdit par la loi,
c’est donc un homicide volontaire. » L’instruction a
démontré que Patricia Walrave avait perdu le contrôle de la
Renault Espace en tentant d’attraper, à la sortie d’un
virage, son téléphone qui sonnait. D’après les experts, la
vitesse n’est pas en cause. En revanche, le mauvais état de
la voiture, qui appartenait à ses employeurs de l’époque,
qui n’ont pas été poursuivis, et l’inattention de quelques
secondes provoquée par la sonnerie, sont responsables.


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