Amazone : Chant I

Alors voilà, temporairement car la "chose" va peut-être continuer à se déployer à travers le réseau (m)ailé, ce qui s'ensuit de cette tentative de nouvelle "pétition" :

"Ose Amazone te rebiffer
Contre la bulle, contre la dose,
Tu es la bulle, notre over dose
D'atmosphère vide encore peu fier
Qu'on hume sa plainte, sans en rien dire.

Et dire qu'en face on tire
Pas que des femmes, des hures et des grands arbres.
En bas, pour des beaux meubles en teck,
Des portefeuilles indonésiens, des contremaîtres cariocains
Des Bambous-meubles en rotin, que des niaiseries pour nos jardins.

Ah ma zone, je te respire
Une longue cigarette volutueuse
Qui voit sa fin, ma faim grandir
Je fume ta plainte, sans en rien dire.

Couleurs d'Amazonie... Mot double, mot bizarre. Endroit bizarre? Je ne le sais
pas. Je ne rêve pas de fleuves exotiques. Les arbres y restent dans leur ghetto.
Y survivent sans doute des indiens, des chercheurs d'or, des traficants de coca
et qui sais-je encore. Y dorment probablement des milliers de mystères
étrangers. Qui sait vraiment si les amazones craintes (désirées?) par les
conquistadores ne cachent pas toujours leurs armes dans un lagon perdu? Qui sait
vraiment si les cités rêvées par les gentilhommes de fortune ne resplendissent
pas sous quelques fougères monstrueux? Les splendeurs arboricoles sur papier
glacé sont-elles autre chose que des phantasmes citadins? Non, sans doute. Mais
qui peut oser prétendre nous en priver? Au nom de quel profit doit-on massacrer
notre forêt? Nous avons autant besoin de leurs légendes que de leur oxygène.
Quels seront nos espoirs quand l'Amazone aura perdu ses deux premières syllabes?
Monde gris, monde mort. Nuages, argent, misère... Délires de béton. Je préfère
frémir en pensant aux coupeurs de têtes que trembler devant les cauchemars des
bidonvilles. Par pitié, stoppez vos tronçonneuses."


AC (anonymat collectif)

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