Benjamin Biolay
Dans la gamme des nouveaux crooners chantant français, je ne dois sans doute plus vous présenter Benjamin Biolay : le plus sérieux de mes concurrents quand je tire mon plan sur la comète et que je me vois sous les spotlights berçant doucement un public féminin.

Il est très tendance et quelque part cela me dérange. Il est dans l'air du temps : ses mélodies et les arrangements musicaux ont une vraie couleur de films seventies. Vous savez ces films qui passent à la télé et rien qu'aux contrastes des couleurs patinées et aux belles gueules burinées on reconnait l'époque. L'air du temps est conservateur : tout ce qui recycle a des chances de passer. Ici Benjamin Biolay est un garcon brillant. C'est un peu à lui qu'Henry Cording doit sa ré-sérection avec le "jardin d'hiver". Un peu le retour d'ascenceur du fils prodigue à un des ses pères spirituels qui lui assure une belle retraite.

Mais comme je disais, quelque part cela me dérange. Voir ou revoir un film de cow-boys avec Clint Eastwood m'apporte toujours une saveur particulière. Pour l'énergie de l'époque dégagée dans les images. Mais aussi pour leur modernité, le sens et l'engagement propre aux années 70 que ces acteurs, réalisateurs nous apportaient. Ces artistes se foutaient de beaucoup de choses en gardant l'essentiel. Ici en 2002 refaire du golden sixties, c'est un peu la facilité molle, l'abscence du sens de l'effort, la prise de risque nulle puisque tout flotte déjà dans l'inconscient collectif.

Je le redis encore, pour un garçon aussi talentueux c'est un peu décevant. Ceci dit, il ne faut pas bouder son plaisir. Découvrez son site internet qui est une petite merveille.

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