Epis taffe

Ci-gît Anne,
Elle a fumé toute la vie
En lettres rouges sur son parvis,
Roulé sa bosse entre deux
Quarts, deux quarts de vanne
Parmi ses frères, ses frères de fêtes
En caravane, souvent la nuit,
Au braséro, aux bars de qui ?


Si gitane ?
Pas si gitane et petit âne,
Que reste-t-il de Bucarest et de nos Paris ?
Comme des volutes, des myhtes anciens,
Ont disparus sous le Vésuve, aux bras de qui ?


Ci-gît un âne,
Mordant le leste qui le défonce
Et l'évapore. Son bât transporte
à tire d'ailes un svelte corps
Bien vers la nuit, fin des chagrins et des délits.

Il a tiré toute sa vie, porté des lots
Poussé des amers coeurs pour cette gitâne
Comme une hélène qui se pavanne
Aux cheveux d'ébène, en char à vanne.

Il la guidée bien à travers
Les sentes, les heures, son impatience.
Cent heures, c'est trop ! et à son bât
il préféra y mettre un terme,
Se noya seul et dans un therme.


Ci-gît profane,
Mais le caveau se fait petit
Arrettons là, las de cette vie.


AB

Commentaires

Articles les plus consultés