J'ai intitulé ce poème "Poésie pour frigo". Et je me dois de livrer quelques explications.

Le samedi 8 juin, je suis arrivé à Marseille, directement dans le quartier du Panier. Le frigo de l'appartement dans lequel j'ai posé mes affaires, après une overdose de 10 heures de voitures, était tout aimanté de lettres et de mots, prêts à être fris dans la tourmente du langage. J'ai d'ailleurs failli craquer pour "les aimants de la prose" comme autre titre. Vous aurez tout de suite compris que le matériel était relativement réduit et que je n'ai utilisé que ce que j'avais sous les yeux, en essayant de ne pas raconter absolument n'importe quoi !
La rue était calme et chantait le jazz d'un bon "vas-y, prends en 5".




Le temps inerte d'un moustique
Au jour toujours angélique
Chatouille sonore ta main,
Etrange animal venin.

Chapeau, velours, passion
et langue virus nylon.
Café, ennui minuscule,
Ta mélancolie, sang, pulpe.

Le charme écarte d'un geste humide
Cheveux, poitrines, enfer liquides.
Cuir, duvet, oublie !
Matin, désert, pluie.

Aux visages insolites, il enlève
le chaud ou la neige céleste,
Excite l'insecte un rien malade,
Mollusque lunaire qui r'garde
Le sable d'un océan ivoir.

C'est le souffle, la monotone joie,
les acides rouge-oranges, murmures
D'une mécanique immense
qui gifle ta jupe, fossile, grimaçante.


AB

Commentaires

Articles les plus consultés