Sans titre

J'envoie des missiles seuls-seuls ;
C'est à n'y rien comprendre !
Comme à pouvoir se pendre,
En singeant l'épagneul
Qui longe sa proie et sans se rendre
A des tendances à vouloir finir seul.

C'est à n'y rien comprendre
Où sont mes armes, mes forteresses,
La Galice et la Perse,
Le trot enlevé, les châteaux, les chevaux,
Tout ce qui me faisait virevolter haut
Sur la vague, de rouleaux en rouleaux.

Où sont mes armes, mes forteresses ?
Partis dans la tourmente, la détresse,
La tempête, mistral perdant comme petitesse.
Coucher, ponant, à faire le moins beau !
J'en arrive à me dire que là-bas, que là-haut
Voltigent les anges, voltigent les hôtes.

Partis dans la tourmente, la détresse,
Hélés dans la redoute, hélés sans cesse,
Gentils démons et vains esprits, ils avaient
Pour eux la flamme de la conquête
Buveurs d'eau, pourtant si bien pompettes
Où êtes-vous, trop loin, si proches ?

Hélés dans la redoute, hélés sans cesse,
Partis dans la tourmente, la détresse.
Où sont mes armes, mes forteresses ?
C'est à n'y rien comprendre.
Seul, seul, j'envoie des missiles, faiblesse !



AB

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