Pourquoi le pire arrive à grand pas :
Si on écoute le discours officiel dans nos médias, depuis le 11 septembre 2001, l'économie mondiale va mal. Enfin surtout celles des Etats-unis. Comme une grande pieuvre ses tentacules enserrent notre petite planète bleue. Un frémissement, un rhume, une toux maligne et hop le reste perd la boule étranglé par le ressac. Même si on ne comprend pas grand chose aux subtilités du système: pourquoi la perte de confiance des consommateurs américains influe-t'elle directement sur les taux directeurs de la banque centrale européenne? On poser d'autres questions du genre: l'équation peut s'expliquer en un processus plus simple.
Le 11 septembre, tragique évènement, est le baobab qui cache la forest. La crise économique était amorcée depuis plusieurs mois avec l'éclatement de la bulle internet. Le nombre de crashs de dot.com dans les deux tours de la finance que sont Wall Street et le NASDAQ ont certainement été aussi catastrophique que le terrible attentat.
Souvenez-vous, la Belgique fut montrée du doigt la première, trainée dans l'opprobre par les médias américains conspuant LERNOUT&AUSPIE pour ses montages financiers douteux qui ont ammené la faillite retentissante que l'on connait. Sans trop comprendre, les dirigeants fondateurs avaient été vite lynchés médiatiquement comme de vulgaires bricoleurs spécialisés dans les jeux comptables flous depuis la création ou presque de leur entreprise. Sans dire un mot sur l'orgueil noyé des politiciens du nord du pays, l'incident fut pourtant prophétique.
Avec le temps passé, on apprit les mésaventures de sociétés colossales comme ENRON et WORLDCOM. Des monstres financiers qui équivalent des PIB de plusieurs pays réunis. Et des chefs d'entreprises et directeurs financiers qui se conduisent comme des dictateurs néo-coloniaux trafiquant leurs comptes comme des gérants de casino. La société d'audit Arthur Andersen a coulé tel le Titanic sombrant avec son orchestre jouant sur le pont. On peut compter chez nos voisins avec FRANCE TELECOM et VIVENDI UNIVERSAL qui sont aussi dans la tourmente de pertes abyssales pour lesquelles aucune stratégie ne semblent réellement fonctionner. FRANCE TELECOM qui a perdu 40% de sa valeur boursière sur 2 séances en 1 semaine, 20% une fois à l'annonce de problèmes comptables internes et 20% la deuxième fois à l'annonce de la débacle de WORLDCOM.
Cela peut sembler loin de nos préoccupations, après tout qui d'entre-nous possède des actions en bourse? En fait pas tellement si on considère le fonctionnement de la bourse dans l'esprit du grand public
Extrait d'un article que je vous invite à lire
Parieurs.
A Las Vegas, placez-vous sur le trottoir en face du très chic (local) casino Bellagio. Derrière votre épaule droite, le Venise, derrière votre épaule gauche, le Paris. D'où viennent les doublons nécessaires à l'érection de ces monuments de culture? De la poche des parieurs. Ceux-ci le savent et reviennent quand même car ils perçoivent un niveau de risque bien réglementé. A la roulette à un zéro, par exemple, le risque moyen de perte (à long terme) est de 1/37ème. On le sait, d'autres jeux sont plus risqués, mais moins que les 30 voir 40% de perte à long terme au PMU. L'idée est que les parieurs font confiance au système et acceptent les prélèvements vécus comme un paiement équitable pour le service fourni.
De retour à une Wall Street qu'on nous vend comme plus sérieuse, plus professionnelle, plus propre que les troubles salles de jeu du Nevada, les parieurs, pardon les investisseurs citoyens commencent à se demander s'ils n'ont pas affaire à un casino, au sens italien du mot, à un bordel désordonné. Analystes censés tailler un chemin dans la jungle des comptes des entreprises, comptables chargés de veiller à l'exactitude, la sincérité de ces mêmes livres, banquiers d'affaires garants de l'équité des transactions de financement, conseils d'administrations mandés par les actionnaires pour veiller à la bonne gestion de leurs avoirs, PDG engagés pour définir et exécuter une stratégie, pour mener les troupes et faire fructifier les investissements, tous ces individus, groupes et corps de métiers apparaissent maintenant comme corrompus, manipulateurs, paresseux, copains et coquins, s'enrichissant au dépens des actionnaires. Bref, au fil des révélations semaine après semaine, on voit que les dés de Wall Street pourraient être plus pipés que ceux des bouges de Las Vegas.
Grincement de dents.
Pourri et sans fond. Si cette idée du marché s'enracine dans les esprits des citoyens, les mauvais chiffres d'aujourd'hui seront demain un objet de nostalgie. Inutile de dire que la Vallée peine à méditer sans grincer des dents. Le financement de l'innovation exige un cercle vertueux: les courageux capitaines du capital collectent des fonds, arrosent de jeunes pousses, certaines deviennent de belles plantes, prennent de la valeur. Un jour cette valeur s'exprime sur le marché, c'est l'entrée en Bourse, l'IPO. Les investisseurs récupèrent leur mise plus un profit - la moyenne historique, hors bulle Internet, tourne autour de 15-17% par an. Le processus peut alors recommencer. Si les citoyens se détournent de Wall Street, plus de son, plus d'image, le jeu s'arrête.
L'article complet d'un francais dans la vallée siliconnée, Jean-Louis Gassée
Si on écoute le discours officiel dans nos médias, depuis le 11 septembre 2001, l'économie mondiale va mal. Enfin surtout celles des Etats-unis. Comme une grande pieuvre ses tentacules enserrent notre petite planète bleue. Un frémissement, un rhume, une toux maligne et hop le reste perd la boule étranglé par le ressac. Même si on ne comprend pas grand chose aux subtilités du système: pourquoi la perte de confiance des consommateurs américains influe-t'elle directement sur les taux directeurs de la banque centrale européenne? On poser d'autres questions du genre: l'équation peut s'expliquer en un processus plus simple.
Le 11 septembre, tragique évènement, est le baobab qui cache la forest. La crise économique était amorcée depuis plusieurs mois avec l'éclatement de la bulle internet. Le nombre de crashs de dot.com dans les deux tours de la finance que sont Wall Street et le NASDAQ ont certainement été aussi catastrophique que le terrible attentat.
Souvenez-vous, la Belgique fut montrée du doigt la première, trainée dans l'opprobre par les médias américains conspuant LERNOUT&AUSPIE pour ses montages financiers douteux qui ont ammené la faillite retentissante que l'on connait. Sans trop comprendre, les dirigeants fondateurs avaient été vite lynchés médiatiquement comme de vulgaires bricoleurs spécialisés dans les jeux comptables flous depuis la création ou presque de leur entreprise. Sans dire un mot sur l'orgueil noyé des politiciens du nord du pays, l'incident fut pourtant prophétique.
Avec le temps passé, on apprit les mésaventures de sociétés colossales comme ENRON et WORLDCOM. Des monstres financiers qui équivalent des PIB de plusieurs pays réunis. Et des chefs d'entreprises et directeurs financiers qui se conduisent comme des dictateurs néo-coloniaux trafiquant leurs comptes comme des gérants de casino. La société d'audit Arthur Andersen a coulé tel le Titanic sombrant avec son orchestre jouant sur le pont. On peut compter chez nos voisins avec FRANCE TELECOM et VIVENDI UNIVERSAL qui sont aussi dans la tourmente de pertes abyssales pour lesquelles aucune stratégie ne semblent réellement fonctionner. FRANCE TELECOM qui a perdu 40% de sa valeur boursière sur 2 séances en 1 semaine, 20% une fois à l'annonce de problèmes comptables internes et 20% la deuxième fois à l'annonce de la débacle de WORLDCOM.
Cela peut sembler loin de nos préoccupations, après tout qui d'entre-nous possède des actions en bourse? En fait pas tellement si on considère le fonctionnement de la bourse dans l'esprit du grand public
Extrait d'un article que je vous invite à lire
Parieurs.
A Las Vegas, placez-vous sur le trottoir en face du très chic (local) casino Bellagio. Derrière votre épaule droite, le Venise, derrière votre épaule gauche, le Paris. D'où viennent les doublons nécessaires à l'érection de ces monuments de culture? De la poche des parieurs. Ceux-ci le savent et reviennent quand même car ils perçoivent un niveau de risque bien réglementé. A la roulette à un zéro, par exemple, le risque moyen de perte (à long terme) est de 1/37ème. On le sait, d'autres jeux sont plus risqués, mais moins que les 30 voir 40% de perte à long terme au PMU. L'idée est que les parieurs font confiance au système et acceptent les prélèvements vécus comme un paiement équitable pour le service fourni.
De retour à une Wall Street qu'on nous vend comme plus sérieuse, plus professionnelle, plus propre que les troubles salles de jeu du Nevada, les parieurs, pardon les investisseurs citoyens commencent à se demander s'ils n'ont pas affaire à un casino, au sens italien du mot, à un bordel désordonné. Analystes censés tailler un chemin dans la jungle des comptes des entreprises, comptables chargés de veiller à l'exactitude, la sincérité de ces mêmes livres, banquiers d'affaires garants de l'équité des transactions de financement, conseils d'administrations mandés par les actionnaires pour veiller à la bonne gestion de leurs avoirs, PDG engagés pour définir et exécuter une stratégie, pour mener les troupes et faire fructifier les investissements, tous ces individus, groupes et corps de métiers apparaissent maintenant comme corrompus, manipulateurs, paresseux, copains et coquins, s'enrichissant au dépens des actionnaires. Bref, au fil des révélations semaine après semaine, on voit que les dés de Wall Street pourraient être plus pipés que ceux des bouges de Las Vegas.
Grincement de dents.
Pourri et sans fond. Si cette idée du marché s'enracine dans les esprits des citoyens, les mauvais chiffres d'aujourd'hui seront demain un objet de nostalgie. Inutile de dire que la Vallée peine à méditer sans grincer des dents. Le financement de l'innovation exige un cercle vertueux: les courageux capitaines du capital collectent des fonds, arrosent de jeunes pousses, certaines deviennent de belles plantes, prennent de la valeur. Un jour cette valeur s'exprime sur le marché, c'est l'entrée en Bourse, l'IPO. Les investisseurs récupèrent leur mise plus un profit - la moyenne historique, hors bulle Internet, tourne autour de 15-17% par an. Le processus peut alors recommencer. Si les citoyens se détournent de Wall Street, plus de son, plus d'image, le jeu s'arrête.
L'article complet d'un francais dans la vallée siliconnée, Jean-Louis Gassée
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