«Les Occidentaux aveugles n'ont qu'à écouter leurs hosannas au Dieu-miséricordieux-et-coléreux, leurs braillements Allah akbar-Allah akbar. Djihad-Guerre sainte-djihad. De simples franges extrémistes. Des simples minorités fanatiques ? Non, mon cher, non. Ils sont des millions et des millions, les extrémistes. Ils sont des millions et des millions, les fanatiques.» Ben Laden ? Il n'est que le «sommet» d'une «montagne» qui «depuis mille quatre cents ans ne bouge pas, ne sort pas des abîmes de sa cécité, n'ouvre pas les portes aux conquêtes de la civilisation, ne veut pas entendre parler de liberté et justice et démocratie et progrès». Sous le titre la Rage et l'Orgueil, dans un «sermon adressé aux Italiens et aux Européens», la journaliste italienne Oriana Fallaci s'en prend aux «fils d'Allah» qui «se multiplient comme des rats».

«Giclée longue». Ainsi décrit-elle des Somaliens en mal de papiers campant en face d'une cathédrale italienne avec des «matelas pour dormir et baiser, des fourneaux pour cuire la nourriture, empester la place avec la fumée puante», les «braillements d'un muezzin» et «pour accompagner tout ça, les dégoûtantes traces d'urine qui profanaient les marbres du baptistère. (Parbleu ! Ils ont la giclée longue, ces fils d'Allah ! Mais comment faisaient-ils pour atteindre une cible située à presque deux mètres de la barrière de protection ?) En plus de cela, les miasmes nauséabonds des excréments déposés à l'entrée de San Salvatore al Vescovo : l'exquise église romane (XIe siè cle) qui se trouve derrière la piazza del Duomo et que ces barbares avaient transformée en chiottes».

Cela me rappelle les critiques émises sur les écrits d'un certain Céline que je n'ai à vrai dire pas encore lu. Je me sens prisonnier de cette pensée politiquement correcte. On hurle Céline d'anti-sémitisme comme on brûle Oriana Fallaci d'anti-islamisme. Le fond de la critique est vraie, leurs amalgames sont faciles, leurs allusions trop aisées mais leur langue jouit d'une liberté étonnante. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit et que je ne pense surtout pas. Je n'ai que lu l'article paru sur Libé donc je ne pourrais pas forger une opinion définitive, à peine une impression sur le livre d'Oriana Fallaci. Je ne pourrai donc pas parler de son génie littéraire, pour peu qu'elle en ait réellement. Mais là en lisant l'article, je me rends compte combien je reste trop sectaire, rangé dans le ton politiquement correct qui voit le bien le noir le mal le blanc, ce qui doit être entendu, compris et répété.

Cette censure qui veut interdir des propos fallacieux au nom des droits de l'homme me semble tout aussi hypocrite que les grands leaders du monde occidental (accidental) qui pourchassent le terroriste à poil long et mou à longeur de journal télévisé. Ce qui est fatiguant dans le monde d'aujourd'hui, c'est le mode binaire. Si tu n'es pas avec moi c'est que tu es contre moi. La lutte du bien contre le mal etc.etc.

Je trouve que la virulence des propos mêlés à la truculence des jeux de langages créent une situation qui est aussi critique pour la société occidentale que ceux incriminés. La critique de l'occident ne pousse pas forcément pour un repli sécuritaire ou conservateur. Elle peut en démontrer les dérives. L'hypocrisie du politiquement (économiquement) correct me semble beaucoup plus néfaste. La violence reste silence, légitimée par ces entonnoirs médiatiques qui l'entretienne à coup de non-dits (non didju !!!).

Cela mérite un débat et surtout une lecture : on est capable de séparer le grain de l'ivresse non?

Déchiffrez au moins l'article sur libération, non?



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