LE STRING par Grosse Fatigue

Le string, c'est comme le pétard. Oui, le string que les filles de moins de vingt ans et d'ailleurs portent à même la peau et même au-dessus des vêtements, cette chose qui partage en deux et qu'on exhibe, eh bien oui, le string il y a encore 15 ans était un accessoire de sex-shop, un attirail porno, un truc de camionneur brésilien.

Aujourd'hui, qu'en est-il ?

Il est partout, absolument partout, et les filles les plus volages le disputent aux coincées les plus sages. Elles en portent. C'est sorti du pantalon mais rentré dans les moeurs, et voilà comment on établit un parallèle : autrefois caché et tabou, le string et consorts s'affichent à l'oeil reluisant de l'homme qui vieillit, moi, votre serviteur madame, et je vous jure qu'il serait temps de l'interdire aussi celui-là, qu'on renverse un peu la vapeur au lieu d'en étaler partout, s'il vous plaît président Chirac, s'il vous plaît Chevènement....

Je demande officiellement l'interdiction du string.

On va me traiter de vieil obsédé, avec ces mots terribles oscillant de la platitude à l'invective.

Je m'en fous.

Car le string, c'est une honte ma pauvre dame. S'il est des choses plus graves, s'il est des malheurs dans le monde, s'il faudrait s'occuper au plus vite d'un tas de catastrophes, il n'empêche qu'une petite campagne anti-string ne peut faire de mal à personne. Et je ne dis pas cela d'un point de vue féministe. Non. Je dis ça du point de vue du mâle mademoiselle, car il en subsiste encore quelque part.

Car le string dévoile. Il ne faudrait pas dévoiler, du moins pas si vite, ou alors les roues de vélo et pas plus. Il dévoile non seulement la chair et les fesses mais en plus l'intention. Il dévoile d'ailleurs tellement bien l'intention érotique et exhibitionniste de la porteuse qu'on en vient à se demander si, effectivement, il y a bien intention quelque part, tant la banalisation est en marche. Pas plus tard qu'hier une dizaine d'étudiantes s'affichaient à l'insu de leur plein gré, qui de face, qui de fesse, et je vous jure que le string ne compensait pas la platitude des regards... Le regard, c'est autre chose qu'un bout de ficelle à moitié caché. Bien entendu, les regards se jettent, et j'imagine ne plus être un bon réceptacle. Mais qu'importe...

Qu'on découvre son nombril, qu'on le perce, qu'on porte des pantalons trop courts du haut, passe encore. Mais que l'on montre bien ce qui sépare et soutient non vos seins mais vos fesses, bah. C'est la grande victoire de l'idéologie du Club Med, la fin des haricots.

Grosse Fatigue se repose quelque part sur le web



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